Le journaliste russe Ivan Safronov, mort en tombant du quatrième étage de son immeuble à Moscou, enquêtait sur des ventes d’armes russes à la Syrie et à l’Iran, écrivait hier son journal, le quotidien russe Kommersant, qui doute qu’il se soit suicidé. Cet ancien colonel, qui écrivait sur l’armée et l’espace, avait indiqué avoir des « reçu des informations » concernant la vente de chasseurs Soukhoï-30 à la Syrie et de systèmes de batteries antiaériennes S-300 à l’Iran qui « devaient passer par le Belarus afin que l’Ouest n’accuse par Moscou d’armer des États voyous », selon Kommersant. Ivan Safronov avait appelé ensuite fin février d’Abou Dhabi où il couvrait le plus grand Salon d’armement du Moyen-Orient, l’IDEX-2007, en disant « avoir la confirmation irréfutable » de ces informations, poursuit le quotidien. De retour à Moscou, il avait parlé à des confrères de « la signature par la Russie et la Syrie de contrats portant sur des systèmes antiaériens Pantsir C1, des chasseurs MiG-29 et des missiles (tactiques) Iskander », ajoute Kommersant. Safronov avait toutefois dit à ces confrères « ne pas pouvoir écrire dans l’immédiat (à ce sujet) parce qu’on l’avait mis en garde contre le risque d’un grand scandale international et d’une enquête du FSB pour divulgation de secrets », selon Kommersant. Il n’avait toutefois pas mentionné qui le mettait ainsi sous pression. Après Kommersant, l’Union des journalistes de Russie (SJR) a émis hier des doutes sur la thèse du suicide et a annoncé qu’elle envisageait de mener sa propre enquête sur la mort d’Ivan Safronov.
Source : L'Orient Le Jour