samedi 24 mars 2007

Fateh el Islam possède des orgues de Staline et des canons

La formation intégriste affirme entraîner des Palestiniens pour combattre « les juifs en Palestine »

Le groupuscule islamiste Fateh el-Islam, qui reconnaît des affinités idéologiques avec el-Qaëda, entraîne de jeunes Palestiniens dans le camp de réfugiés de Nahr el-Bared, au nord de Tripoli, pour combattre « les juifs en Palestine ».

« Notre premier objectif est de combattre les juifs en Palestine. Nous voulons y implanter la bannière de l’islam », affirme Abou Sélim, porte-parole de Fateh el-Islam, au correspondant de l’AFP, Négib Khazzaka.

C’est dans un terrain aménagé près de la côte que ce groupuscule inconnu jusqu’à son apparition en novembre à Nahr el-Bared (22 000 habitants), à 92 km de Beyrouth, entraîne de jeunes Palestiniens. Des barbus armés de lance-roquettes antichars ou de fusils-mitrailleurs paradent à l’abri des regards, en compagnie d’Abou Sélim, qui cache son visage derrière un keffieh rouge et blanc. L’entraînement se déroule de préférence à la nuit tombée, près d’une permanence étroitement gardée par des sentinelles armées, habillées de noir. Dans un hangar sont entreposées des armes de gros calibre, des orgues de Staline, des canons, des jeeps.

Fateh el-Islam, qui compte quelque 150 militants dont des Arabes ayant combattu en Irak, est le mieux armé parmi les formations traditionnellement présentes à Nahr el-Bared. Son dirigeant, Chaker Absi, et de nombreux cadres étaient affiliés au Fateh-intifada, un groupe palestinien basé à Damas, avant d’entrer en dissidence.

Selon le ministre de l’Intérieur, Hassan Sabeh, des membres de ce groupuscule, de nationalité syrienne, ont reconnu avoir perpétré le double attentat qui a tué trois personnes dans des bus le 13 février à Aïn Alak. « Ceux qui croient dans la primauté de l’islam sont attirés par notre jihad. Ils viennent suivre une formation militaire et écouter nos précepteurs », explique Abou Sélim.

Des « lionceaux »

Il assure que nombreux jeunes de Nahr el-Bared et des autres onze camps de réfugiés palestiniens disséminés au Liban ont adhéré à son groupe. Quand on demande à de jeunes écoliers, des « lionceaux » réunis dans un local du groupe, qui sont les ennemis de Fateh el-Islam, la réponse fuse : « Tous ceux qui ne croient pas dans le Coran et la charia. » Ayman, cartable à la main, est « fasciné » par la rhétorique religieuse et le dynamisme des islamistes. « La permanence est sur le chemin de l’école, j’y entre à l’aller et au retour », affirme-t-il.

Selon des habitants du camp, Fateh el-Islam disposerait d’importants moyens financiers qui lui donnent une grande capacité de recrutement. « L’attrait de l’islam est la raison de l’adhésion des jeunes en dépit de l’hostilité affichée des organisations rivales laïques », réplique Abou Sélim. Fateh el-Islam a adopté comme emblème un drapeau noir sur lequel est inscrit en jaune « Il n’y a de Dieu que Dieu et Mahomet est son prophète ». Il n’affiche pas le drapeau palestinien de tout temps arboré par les formations nationalistes et laïques membres de l’OLP.

Abou Sélim reconnaît une « analogie » entre Fateh el-Islam et el-Qaëda, tout en niant « tout lien organisationnel » avec le réseau terroriste d’Oussama Ben Laden. « Nous n’avons aucune relation organisationnelle avec des mouvements qui mènent le jihad, el-Qaëda ou autres, mais il existe une analogie entre nos doctrines et nos méthodes », affirme-t-il. Il estime que son organisation est la cible d’une « campagne calomnieuse visant à dénaturer son action ». « Tantôt on nous traite d’instruments des services de renseignements syriens, tantôt d’auteurs d’un attentat commis au Liban et tantôt de membres d’el-Qaëda », déplore-t-il.

Source : L'Orient Le Jour

samedi 10 mars 2007

Découvertes d'armes cachées dans des maisons au sud du Liban

Selon un communiqué militaire publié ce samedi, lors d'une rafle dans les localités du sud du Liban, des troupes libanaises se sont emparées d'engins explosifs et de roquettes, et ont arrêté deux suspects.

Les armes saisies sont des missiles Strella, une roquette de type Katioucha, ainsi que des engins explosifs et des détonateurs. Le communiqué a ajouté que d'autres patrouilles ont été effectuées, et des grenades, des missiles lance-grenade du type B7, des armes légères et lourdes, un équipement militaire ainsi qu'une bombe remplie de clous ont été également saisies par les Forces de Sécurité Intérieure.

Source : Libnanews

Israël s’inquiète du déploiement de roquettes par la Syrie, une « réelle menace stratégique »

Les missiles peuvent atteindre la plupart des villes du nord de l’État hébreu

Israël s’inquiète d’un déploiement ces derniers mois par la Syrie de milliers de roquettes de moyenne et longue portée pouvant atteindre la plupart des villes du nord d’Israël.

Des responsables militaires et gouvernementaux israéliens ont confié que ce déploiement, qui s’ajoute à d’autres informations sur des mouvements de troupes en Syrie, constitue pour Israël une indication sur des préparatifs syriens en vue d’une « guerre limitée ». « Nous avons relevé que la Syrie a déployé ces derniers mois des centaines et peut-être des milliers de roquettes de moyenne et longue portée le long de la frontière (avec Israël) », a affirmé un responsable militaire israélien. « Ces roquettes sont dissimulées dans des souterrains et des silos camouflés, qui sont difficiles à localiser », ajoute-t-il. Ces responsables, qui se sont exprimés sous le couvert de l’anonymat, affirment que la Syrie a construit un système de tunnels fortifiés le long de sa frontière avec Israël.

Les roquettes de 220 mm ont une portée de 70 kilomètres, tandis que celles de 302 mm peuvent dépasser 100 kilomètres, ce qui expose les habitants des villes du nord d’Israël comme Tibériade et Kyriat Shmona. Les roquettes de longue portée peuvent également frapper la troisième ville d’Israël, Haïfa, et sa zone industrielle qui abrite notamment des raffineries et un port. La Syrie aurait également déployé des lances-roquettes FROG d’une portée de 70 kilomètres, équipés de charges de 550 kilogrammes, entre Damas et la frontière avec Israël, sur une quarantaine de kilomètres.

Pour Israël, ce déploiement massif est une « réelle menace stratégique ». « Le président syrien Bachar el-Assad a pris conscience après la dernière guerre au Liban qu’Israël n’était pas aussi fort qu’il y paraît et pouvait être menacé par des moyens militaires simples plutôt que par une armée moderne », observe le directeur du Centre Begin-Sadate d’études stratégiques, Ephraïm Inbar. M. Inbar est convaincu qu’ « Assad prépare son armée à une guerre limitée, une sorte de guerre d’usure avec Israël, durant laquelle la Syrie lancera quelques roquettes contre le territoire israélien sans pour autant déclencher une guerre totale ». « La Syrie investit ces dernières années sur un terrain où elle peut avoir l’avantage sur Israël : DCA, roquettes, missiles et bunkers. La guerre au Liban de l’été dernier lui prouve qu’elle a bien fait », estime un responsable militaire. Des responsables gouvernementaux ont par ailleurs affirmé que la Syrie était sur le point d’acheter à la Russie des milliers de roquettes antichars, comme celles utilisées pendant la guerre par le Hezbollah contre les blindés israéliens.

Le chef des Renseignements militaires israéliens, le général Amos Yadlin, a estimé lors d’un récent Conseil des ministres que la probabilité d’une guerre déclenchée par la Syrie restait faible, mais qu’une réaction militaire syrienne à des mouvements de troupes israéliennes était par contre très envisageable. Fin décembre, le ministre de la Défense israélien, Amir Peretz, avait fermement démenti des informations publiées par les médias israéliens sur l’éventualité d’une guerre avec la Syrie pour l’été 2007 à la suite de déclarations syriennes sur une éventuelle option militaire pour récupérer le plateau du Golan occupé par Israël depuis 1967.

Le Premier ministre israélien, Ehud Olmert, a récemment rejeté plusieurs appels à la négociation lancés par le président Assad, soulignant que cette offre ne pourra être prise au sérieux que si Damas cesse son soutien militaire au Hezbollah et au Hamas. Les négociations entre Israël et la Syrie sont gelées depuis 2000. Damas réclame la restitution du plateau du Golan annexé en 1981. Plus de 15 000 Israéliens y sont installés.

Source : L'Orient Le Jour

vendredi 9 mars 2007

Les Forces de Sécurité Intérieure arrêtent trois trafiquants d’armes et saisissent trois fusées sol-air

Les FSI ont précisé hier dans un communiqué qu’ils ont arrêté trois trafiquants d’armes. Un père et son fils, affiliés au Front populaire de libération de la Palestine-Commandement général (FPLP-CG), ont été arrêtés lors d’une embuscade tendue près de Nabatiyeh. « Trois fusées sol-air de type Strella ont été saisies avec leurs rampes de lancement, ainsi qu’une roquette antichar », ajoute le communiqué. Le père, A.M, né en 1962, a avoué être un trafiquant d’armes de longue date, s’approvisionner dans la base du FPLP-CG à Naamé, et entretenir des liens avec de nombreux responsables et cadres de l’organisation palestinienne d’Ahmad Jibril. Il a en outre donné les noms de deux complices libanais, dont l’un, A.H né en 1970, a été arrêté par les forces de sécurité qui mènent des recherches pour appréhender le second, ajoute le communiqué. Les forces de sécurité avaient annoncé fin février avoir saisi des quantités d’explosifs « sophistiqués » près du camp palestinien de Aïn el-Héloué.

Source : L'Orient Le Jour

Les munitions non explosées ont déjà fait 27 tués et plus de 145 blessés au Liban-Sud depuis l'été 2006

Trois blessés par une ancienne roquette israélienne au Liban-Sud

Trois civils ont été blessés hier, jeudi 8 mars, au Liban-Sud, par l’explosion d’une ancienne roquette israélienne qu’ils manipulaient. Les trois hommes, Ibrahim Sleiman, 40 ans, Ahmad Jaber, 42 ans, et Mohammad Tabaja, 40 ans, ont été blessés par l’explosion de la roquette dans le village de Rachaf, près de Tyr. Ils ont été transportés à l’hôpital Najm où ils ont subi des opérations chirurgicales. En 34 jours de conflit avec le Hezbollah en juillet-août 2006, Israël a tiré des centaines de milliers d’obus, dont de nombreuses bombes à sous-munitions. 40 % de ces bombes n’ont pas explosé en touchant le sol, selon l’ONU.Au moins 27 personnes ont été tuées et plus de 145 autres ont été blessées par l’explosion de ces bombes depuis la fin du conflit, dont des démineurs étrangers.

Source : L'Orient Le Jour

jeudi 8 mars 2007

Arrestation de trafiquants d’armes au Liban (Al Arabiya)

Les services de sécurité intérieure libanais ont arrêté aujourd’hui un trafiquant d’armes, dans le sud du pays. L’homme, de nationalité libanaise, et ses enfants, transportaient trois missiles sol-air de type SAM-7 qu’ils devaient revendre au marché noir. Ils ont reconnu pratiquer ce trafic très lucratif depuis longtemps, en se servant des armes du FPLP-CG d’Ahmed Jibril dont ils font partie, stockées dans les galeries souterraines des camps du Front à Nahmé, à 15 km au sud de Beyrouth.

Source : MédiArabe

L’armée de l’air israélienne dévoile un drone capable d’atteindre l’Iran

L’armée de l’air israélienne a dévoilé hier le Heron UAV, un appareil sans pilote à long rayon d’action capable d’effectuer des missions de reconnaissance en profondeur d’un territoire ennemi. L’appareil, d’une envergure de 16,6 mètres et d’un fuselage de 8,5 mètres, est capable de voler à 9 km d’altitude avec une autonomie de vol d’une trentaine d’heures. Il a été utilisé pour la première fois lors de la guerre menée l’été dernier au Liban contre le Hezbollah pour diverses missions comme, notamment, la localisation des lanceurs de roquettes pointés vers le nord d’Israël. À la question de savoir si le Heron était capable d’atteindre l’Iran, le général Shkedi a répondu que les missions qu’il peut effectuer « dépassent les limites de l’imagination ». L’engin est capable de transporter une charge maximale de 1 150 kg. Selon des experts étrangers, le Heron a un rayon d’action maximal de 3 300 km, qui met notamment l’Iran à sa portée. « Cet appareil peut effectuer des missions dont nous étions auparavant incapables. Son moteur est silencieux et ses équipements sont le dernier cri de la technique. Il peut aller partout où vous pouvez l’imaginer », dit un autre officier, le commandant S, sous le couvert de l’anonymat. Le mois dernier, le Sunday Times avait fait état d’un plan israélien pour des frappes aériennes préventives des installations nucléaires iraniennes.

Source : L'Orient Le Jour

mercredi 7 mars 2007

Un journaliste « suicidé » à Moscou enquêtait sur des ventes d’armes à Damas

Le journaliste russe Ivan Safronov, mort en tombant du quatrième étage de son immeuble à Moscou, enquêtait sur des ventes d’armes russes à la Syrie et à l’Iran, écrivait hier son journal, le quotidien russe Kommersant, qui doute qu’il se soit suicidé. Cet ancien colonel, qui écrivait sur l’armée et l’espace, avait indiqué avoir des « reçu des informations » concernant la vente de chasseurs Soukhoï-30 à la Syrie et de systèmes de batteries antiaériennes S-300 à l’Iran qui « devaient passer par le Belarus afin que l’Ouest n’accuse par Moscou d’armer des États voyous », selon Kommersant. Ivan Safronov avait appelé ensuite fin février d’Abou Dhabi où il couvrait le plus grand Salon d’armement du Moyen-Orient, l’IDEX-2007, en disant « avoir la confirmation irréfutable » de ces informations, poursuit le quotidien. De retour à Moscou, il avait parlé à des confrères de « la signature par la Russie et la Syrie de contrats portant sur des systèmes antiaériens Pantsir C1, des chasseurs MiG-29 et des missiles (tactiques) Iskander », ajoute Kommersant. Safronov avait toutefois dit à ces confrères « ne pas pouvoir écrire dans l’immédiat (à ce sujet) parce qu’on l’avait mis en garde contre le risque d’un grand scandale international et d’une enquête du FSB pour divulgation de secrets », selon Kommersant. Il n’avait toutefois pas mentionné qui le mettait ainsi sous pression. Après Kommersant, l’Union des journalistes de Russie (SJR) a émis hier des doutes sur la thèse du suicide et a annoncé qu’elle envisageait de mener sa propre enquête sur la mort d’Ivan Safronov.

Source : L'Orient Le Jour

Pedersen évalue l'impact des bombes à fragmentation au Sud Liban

Le représentant du secrétaire général des Nations unies, Geir Pedersen, s’est réuni hier avec une délégation de cadres du mouvement Amal, formée du député Ali Bazzi et du responsable des relations extérieures Ali Hamdane. La discussion a porté sur les développements au Liban-Sud, plus particulièrement en ce qui concerne l’impact sur la population civile des bombes à fragmentation larguées cet été par l’aviation israélienne, et qui continuent de faire des victimes parmi les habitants. Les programmes de développement pris en charge par les Nations unies au Sud ont également été au centre des discussions. Par ailleurs, l’armée libanaise a indiqué hier que ses unités procéderont aujourd’hui à la destruction de munitions non explosées dans les environs des villages de Aïta al-Jabal et Blat, de 9h à 17h. Une action similaire a été menée hier au même endroit. Par ailleurs, l’armée a détruit hier une bombe qui avait été larguée par l’aviation israélienne en mer durant la guerre, et qui a été ramenée par les flots vers le rivage. La bombe a été découverte hier dans la nuit près d’un hôtel du village de Khayzaran.

Source : L'Orient Le Jour

vendredi 2 mars 2007

Ventes d'armes à la Syrie : inquiétude Israélienne

Israël s'est déclaré préoccupée en raison de possibles ventes de missiles russes AT 15 Khrizantema ayant une portée de 6 km (soit le double d'un missile antichar normal) à la Syrie.

Selon un article du quotidien Yediot Aharonot, ce missile guidé par rayon laser ou par radar aurait des capacités à percer les systèmes de défense des chars les plus modernes. Les autorités Israéliennes se déclaraient inquiètes sur de possibles transferts de ses missiles au Hezbollah qui aurait déjà utilisé avec grande efficacité, des missiles de fabrication russes Kornet et Metis M, et infligeant de pertes sévères aux unités blindées de l'État hébreu lors du conflit de juillet dernier. Ces différents achats auraient été financés par l'Iran.

Préoccupation également en raison du renforcement de l'armée syrienne. Des rapports des services secrets ont indiqué que la Syrie continue à renforcer son armée comme si elle se préparait à une guerre. Il y a trois jours déjà, un quotidien Israëlien, le Haaretz, faisait état du redéploiement de troupes syriennes en direction du plateau du Golan, le Jérusalem Post faisant quant à lui état du rapprochement d'infrastructures militaires pouvant être utilisé en cas de conflit de ce même plateau.

Certaines sources diplomatiques indiquent que les Israéliens demandent à Moscou l'annulation des différents contrats de ventes d'armes à la Syrie. L'ancien ministre de la diplomatie a ainsi vivement critiqué la Russie au cours d'une interview diffusée par la radio israélienne en estimant que « ce pays joue avec le feu qui peut provoquer un embrasement de la région et la stabilité du monde, » avant de menacer Moscou en déclarant qu’ « Israël agira de toutes ses forces pour faire cesser les agissements de la Russie. »

Source : Libnanews

jeudi 1 mars 2007

Voitures blindées fabriquées localement ou importées : le prix fort à payer pour se protéger

Un bâtiment protégé, c’est bien. Mais encore faut-il assurer la sécurité sur les routes, sachant que tous les attentats visant des personnalités ont eu lieu en pleine rue, et ont ciblé des véhicules en mouvement ou garés. L’augmentation des demandes sur les voitures blindées n’étonnera donc personne, surtout si elle provient d’hommes et de femmes politiques soucieux de leur sécurité, notamment aux lendemains d’attentats et dans un contexte d’escalade politique. L’importation, la vente et la location de ce type de véhicules se pratique par certaines sociétés au Liban et, depuis quelques années, le blindage des voitures y est également assuré sur place. Ce business est entouré d’un grand secret – nécessairement, puisqu’il touche à une question de vie ou de mort – et devrait être soumis à des règles strictes.

Il n’y a pas qu’un genre de voitures blindées. Celles-ci assurent une protection plus ou moins complète selon le blindage, et préservent contre différents types d’armes (des balles jusqu’aux déflagrations). Selon des informations obtenues auprès d’une société qui importe des véhicules blindés, mais qui est aussi l’une des quatre sociétés locales à pratiquer le blindage sur place selon des standards internationaux supervisés par une société américaine (pour le marché libanais, mais aussi irakien et afghan), il est préférable que le véhicule à blinder soit doté d’un moteur à huit cylindres, parce que le poids augmente considérablement et peut atteindre 650 à 800 kilogrammes.

Le blindage d’un véhicule opéré localement coûte entre 40 et 70 000 dollars, soit moins que le véhicule importé blindé puisqu’il faut en déduire les frais de douane. Beaucoup de modifications doivent être apportées au véhicule en raison du blindage, mais, selon des professionnels interrogés, quand le travail est bien fait, il est quasiment impossible de différencier une voiture blindée d’une autre, similaire, qui ne l’est pas. La société précitée ne pratique le blindage que suivant les niveaux B6 et B7 de sécurité, soit une haute protection contre les balles et contre les explosifs, en utilisant un genre de fer résistant pratiquement à tout. Les véhicules sont testés sur place.

Pour ceux qui le préfèrent, il y a l’option de louer ou d’acheter une voiture blindée, quelle que soit la marque. Les prix de la location varient de 1 500 à 2 000 dollars par jour environ. Les sociétés qui louent sont intransigeantes sur leur droit à connaître l’identité de la personnalité qui devra utiliser la voiture, mais très soucieuses de garder le secret des utilisateurs successifs pour des raisons de sécurité évidentes. Voilà pourquoi la confiance est un élément particulièrement important quand il s’agit de voitures blindées. Les sources interrogées affirment appeler leurs clients tous les deux ou trois jours pour insister sur le fait que le véhicule soit remplacé, au cas où la personnalité serait placée sous observation par d’éventuels agresseurs. La société peut aussi assurer des chauffeurs ayant reçu une formation spéciale.

Pour ce qui est de la vente, les prix varient de 70 000 à 200 ou 250 000 dollars, selon la voiture ou les options. Il va de soi que la police d’assurance est nettement plus élevée dans ce cas. Vu les risques... Les clients sont des personnalités politiques, à l’évidence, mais aussi d’autres personnages connus comme par exemple des artistes, ou encore des civils soucieux de leur sécurité et pouvant se payer un tel joujou. Pour plus de protection, sait-on jamais ?

Une question que se poseront inévitablement tous ceux qui s’intéressent à ce sujet : comment évaluer le degré de protection sachant que dans plusieurs attentats, notamment celui qui a coûté la vie à l’ancien Premier ministre Rafic Hariri et à plusieurs de ses compagnons, les voitures dans lesquelles se trouvaient les victimes étaient blindées. Évoquant cet attentat, une source fait remarquer qu’« aucun blindage ne peut résister à deux tonnes d’explosifs », mais de tels véhicules peuvent protéger de charges explosives moins importantes. Elle ajoute qu’il faut s’assurer qu’il n’y a pas de zones de faiblesse dans la carrosserie, notamment la cabine des passagers qui est supposée être protégée.

« Comme pour tout au Liban, certains clients font plus confiance aux voitures importées qu’à celles blindées sur place, s’insurge cette même source. Or il y a beaucoup d’avantages dans ce que nous faisons. D’une part, nous connaissons les risques et les besoins du pays, nous effectuons des études sur les attentats perpétrés et faisons évoluer notre blindage en conséquence. D’autre part, nous pouvons proposer des véhicules adaptés aux cas particuliers de nos clients, en prenant en compte, notamment, la route qu’ils traversent tous les jours et où ils courent les véritables risques. Le concept même de la voiture blindée permet à la victime d’un attentat de gagner... quelques secondes, qui décideront souvent de sa vie ou de sa mort. Or il ne faut pas perdre de vue que les tueurs sont des professionnels, qui observent leurs futures victimes de près, pas des groupes qui opèrent au hasard. Je peux toutefois promettre aux responsables que de nouvelles technologies sont actuellement en train d’être développées pour mieux les protéger. »

Cette source estime que, heureusement ou malheureusement selon où l’on se place, ce business a de beaux jours devant lui pour au moins cinq ans à venir, au Liban mais aussi dans la région.

Source : L'Orient Le Jour