Le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, a tiré hier la sonnette d’alarme concernant la détérioration de la situation dans le pays, notamment sur le plan de la sécurité. «Tous les partis ont recommencé à s’armer, a notamment déploré le patriarche Sfeir, comme si nous retournions vingt ans en arrière, et comme si nous n’avions rien appris des tragédies, abominations et difficultés que nous avons connues. » Lors du prêche du dimanche 25 février, le prélat maronite s’est étonné du fait que « nous soyons encore capables de renoncer au rôle de l’armée libanaise qui est la soupape de sécurité pour tous les Libanais ». Il semble que « nous ayons oublié que ce genre de disputes, qui transforment le pays en champ de bataille, finit par saper les fondements de l’État et force les citoyens à chercher d’autres pays, où ils ne sont même pas sûrs de trouver la tranquillité à laquelle ils aspirent ».
« Retournons à Dieu, a-t-il dit, et craignons-le. Reconstruisons ensemble notre pays, main dans la main, sur la base du respect mutuel, de sorte que nous soyons égaux devant la loi et qu’aucun citoyen ne sente qu’il a plus de droits qu’un autre », a affirmé le cardinal Sfeir. Le patriarche maronite a déploré que les querelles politiques divisent les membres d’une même famille. « La politique est corruptrice », a-t-il souligné, reprenant sur ce plan un vieux dicton arabe.
Source : L'Orient Le Jour