La Russie craint que le projet américain de bouclier antimissile en Europe ne relance la « course aux armements », a affirmé hier à Vienne le président russe Vladimir Poutine, estimant que l’Europe n’était pas menacée par d’éventuels missiles en provenance d’Iran. « Que se passe-t-il de si négatif en Europe pour qu’on doive remplir l’Europe centrale d’armements ? » s’est interrogé M. Poutine devant la presse. Et le président russe d’ajouter que ce développement de la situation est « absolument contre-productif et nuisible ». M. Poutine a une nouvelle fois réfuté l’argument de Washington selon lequel le nouveau bouclier antimissile en Europe devait permettre de se protéger contre d’éventuelles attaques de la part de l’Iran notamment. « Mais le rayon d’action des missiles (iraniens) est de 1 700 km », a-t-il noté en soulignant que pour atteindre l’Europe il faut que l’Iran ait des missiles d’un rayon d’action de 5 000 à 8 000 km. « L’Iran ne l’envisage même pas et ici, on déploie déjà les missiles (antimissiles) », a affirmé M. Poutine.De son côté, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a demandé hier la convocation d’une conférence extraordinaire pour réviser le traité sur les Forces conventionnelles en Europe (FCE), dans un discours devant l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) à Vienne. Estimant que l’Otan ne respecte pas ce traité signé en 1990 et entré en vigueur deux ans plus tard, la Russie réclame une « conférence extraordinaire d’examen » pour juger de la viabilité du texte. Ce traité avait marqué au début des années 1990 la fin de la guerre froide car il encadre la réduction des forces armées et des équipements classiques des deux blocs.
Source : L'Orient Le Jour